Nous aussi, prions pour ceux qui ont commis quelque faute; qu'ils reçoivent de Dieu la douceur et l'humilité qui les feront céder non pas à nous, mais à la volonté de Dieu; car c'est ainsi que portera tous ses fruits le souvenir compatissant que nous avons eu d'eux devant Dieu et devant les saints.
Acceptons les corrections fraternelles, personne ne doit s'en offenser, bien-aimés. L'avertissement que nous nous donnons les uns aux autres est une chose bonne et tout à fait utile.
Voici, en effet, ce que dit l'Écriture sainte : « Il m'a châtié et châtié, le Seigneur, et à la mort il ne m'a pas livré » (Ps. 117.18). Car celui qu'il aime, le Seigneur le corrige; il châtie tous ceux qu'il agrée (Pr. 3.12). « Que le juste me corrige avec miséricorde, et qu'il me reprenne; mais que l'huile de l'impie jamais n'orne ma tête » (Ps. 140.5). Et encore : « Oui, heureux l'homme que Dieu corrige. » Aussi, sois docile à la leçon du Tout-Puissant, lui qui blesse, puis panse la plaie, qui meurtrit, puis guérit de sa main.
Six fois, de l'angoisse il te délivrera, et une septième, le mal t'épargnera. Dans la famine il te sauvera de la mort, à la guerre, des atteintes de l'épée. Tu seras à l'abri du fouet de la langue, sans crainte à l'approche du pillard. Tu te riras des injustes et des méchants, et tu ne craindras pas les bêtes malfaisantes; les animaux sauvages seront en paix avec toi. Tu trouveras ta maison prospère; sous ta tente tes biens ne feront pas défaut. Tu verras ta postérité s'accroître, tes enfants pousser comme l'herbe des champs. Tu entreras dans ta tombe bien mûr comme le blé qu'on moissonne, quand c'est la saison, ou comme on entasse la meule en son temps" (Job 5.17-26).
Vous le voyez, bien-aimés, quelle protection s'étend sur ceux qui acceptent le châtiment du Maître; comme un bon père, il ne nous châtie que pour que ce saint châtiment soit un nouveau motif de sa miséricorde.
Epitre de Clément de Rome aux Corinthiens 56.1-16