Le brisement n'est que le début du réveil. Le réveil lui-même, c'est d'être rempli du Saint-Esprit au point de déborder ; c'est aussi la vie victorieuse. Si l'on nous demandait maintenant : « Etes-vous rempli du Saint-Esprit ? », que répondrions-nous ? Le réveil, c'est de pouvoir répondre oui à cette question à n'importe quel moment de la journée. Il n'y a aucun orgueil à l'affirmer, car c'est entièrement et uniquement l'ouvre de Dieu et c'est pure grâce. Tout ce que nous avons à faire est d'offrir à Dieu un cœur brisé pour qu'il puisse le remplir et le maintenir dans la plénitude. Murray a dit avec raison : « Comme l'eau recherche et remplit toujours les lieux les plus bas, ainsi Dieu nous emplit de sa gloire et de sa puissance dès l'instant où il nous trouve humbles et vides. » Une image suggestive est celle de la coupe - représentant notre cœur - que nous tendons à Jésus pour qu'il la remplisse de l'Eau vive. Jésus est représenté tenant une cruche d'or. Tandis qu'il passe, il regarde notre coupe ; si elle est propre, il l'emplit jusqu'à la faire déborder. Et, comme il passe toujours, elle peut toujours déborder. C'est ce que veut dire David, au Psaume 23 : « Ma coupe déborde. » Le réveil, c'est quand, toi et moi, nous nous laissons remplir de cette Eau vive jusqu'à déborder, pour nous-mêmes et pour les autres, et cela avec une paix constante dans le cœur. On s'imagine parfois que mourir à soi-même rend malheureux ; au contraire, c'est le refus de mourir à soi-même qui rend misérable. Plus nous avancerons dans la mort avec Christ, plus nous connaîtrons sa vie de résurrection, et plus notre paix et notre joie seront réelles. Sa vie en nous débordera sur notre prochain, avec une profonde nostalgie de voir les âmes perdues venir à Christ et l'ardent désir que nos frères et sœurs chrétiens reçoivent une pleine bénédiction.
Sous le sang
Il n'y a qu'une chose qui empêche le Seigneur Jésus de remplir notre coupe, tandis qu'il passe : c'est le péché sous une de ses multiples formes. Il ne saurait remplir des coupes impures. Tout ce qui procède du moi, si infime que cela soit, est péché. La pitié de soi-même dans les épreuves et les difficultés, la recherche de ses intérêts propres dans les affaires ou le service pour Dieu, le laisser-aller dans les loisirs, la sensibilité, la susceptibilité, le ressentiment, la défense de ses droits lorsqu'on est offensé ou accusé, l'égocentrisme, le repliement sur soi-même, les soucis, les craintes, tout cela provient du moi, tout cela est par conséquent péché et souille notre coupe. Cependant, tous ces péchés se trouvaient dans la coupe que le Seigneur, à Gethsémani, hésita un moment à vider, mais qu'il but jusqu'à la lie au Calvaire. Si nous lui permettons de nous révéler le contenu de notre coupe et que nous le lui abandonnions, il le purifiera dans son sang précieux, qui coule encore pour le péché. Il ne s'agit pas là simplement d'une purification du péché, mais encore de la souillure et de la culpabilité qu'il entraine, de sorte qu'il n'en reste plus trace en nous. Et, tandis qu'il purifie notre coupe, il la remplit du Saint-Esprit. Nous pouvons ainsi expérimenter chaque jour à nouveau l'efficacité de ce sang précieux.
Il n'y a qu'une chose qui empêche le Seigneur Jésus de remplir notre coupe, tandis qu'il passe : c'est le péché sous une de ses multiples formes.
Supposons maintenant que nous ayons laissé le Seigneur Jésus purifier notre coupe et la remplir, et que, tout à coup, nous cédions à une impulsion, une pensée d'envie ou de colère. Qu'arrive-t-il alors ? Notre coupe, à nouveau souillée, cesse aussitôt de déborder. Et, si nous restons vaincus, elle ne déborde plus jamais.
Pour connaître un réveil permanent, nous devons apprendre à garder notre coupe pure. Ce n'est pas dans la volonté de Dieu qu'un réveil cesse et soit désormais connu sous le nom de réveil de telle ou telle époque. Si tel est le cas, cela est dû uniquement au péché, - ces petits péchés que le diable verse dans notre coupe. En revenant au Calvaire et en expérimentant à nouveau la puissance du sang de Jésus pour nous purifier instant après instant du péché, dès qu'il apparaît, nous apprenons le secret de la sainteté et de la plénitude, d'une coupe constamment purifiée et constamment débordante. Dès que vous avez conscience d'être effleuré par des sentiments d'envie, d'irritabilité ou de quoi que ce soit d'autre, abandonnez-les à Jésus en lui demandant de les effacer par la puissance de son sang. Vous verrez alors que votre réaction charnelle disparaîtra ; la paix reviendra, et la coupe à nouveau débordera. Plus vous rechercherez celte purification, moins vous aurez de réactions du moi. Mais la purification n'est possible que si nous avons été préalablement brisés par Dieu sur le point en question. Supposons que nous soyons irrites par le caractère d'une certaine personne : il ne suffit pas simplement d'apporter notre irritation à la Croix, mais il faut encore que nous soyons brisés et que nous cédions sur toute la ligne, acceptant la manière d'agir de cette personne comme étant la volonté de Dieu pour nous. Alors, nous pourrons apporter à Jésus nos réactions égoïstes, sachant que son sang purifiera ce péché. Lorsque nous avons été purifiés d'un péché, ne continuons pas à nous en lamenter : ne soyons pas préoccupés de nous-mêmes. Regardons plutôt à notre Sauveur victorieux et bénissons-le de ce que cette victoire est toujours effective.
Tout ce qui trouble en nous la paix de Dieu est péché, même si cela nous paraît insignifiant.
Il existe dans la Parole de Dieu un guide absolument sûr pour régler notre marche avec Jésus et signaler en nous l'apparition du péché : « Que la paix de Dieu règne dans vos cœurs. » (Colossiens 3. 15). Tout ce qui trouble en nous la paix de Dieu est péché, même si cela nous paraît insignifiant. Cette paix doit « régner » dans nos cours ; selon une traduction plus littérale, elle est un « arbitre ». Dans un match de football, si l'arbitre siffle, le jeu doit s'arrêter : une faute a été commise. Lorsque nous perdons notre paix, c'est que l'arbitre de Dieu a poussé son coup de sifflet en nous. Arrêtons-nous donc sur-le-champ et demandons à Dieu de nous montrer ce qui ne va pas ; confessons-lui le péché qu'il nous montre, et le sang de Jésus nous rendra la paix ; nous pourrons alors reprendre la route avec une coupe qui déborde. Si, cependant, Dieu ne nous rend pas sa paix, c'est le signe que nous ne sommes pas réellement brisés. Peut-être devons-nous demander pardon à quelqu'un d'autre, aussi bien qu'à Dieu. Ou peut-être persistons-nous à croire que c'est la faute de l'autre. Mais si nous avons perdu la paix, cela suffit pour nous indiquer clairement qui est coupable... En effet, le péché d'autrui ne saurait nous faire perdre notre paix. Dieu veut nous montrer la culpabilité de notre réaction, et c'est seulement lorsque nous aurons accepté d'être brisés sur ce point particulier que sa paix nous sera rendue. Quelle chose simple et profonde d'être sous le contrôle de la paix de Dieu, qui n'est autre que le Saint-Esprit lui-même ! Telle manière d'agir égoïste, qui ne nous troublait pas auparavant, nous est désormais révélée, et nous ne saurions la conserver sans que l'arbitre donne l'alarme. Si nous sommes prêts à nous laisser gouverner par la paix de Dieu, la mauvaise humeur, l'autoritarisme, la négligence, jusque dans leurs moindres manifestations, nous sont révélés comme des péchés. Plusieurs fois par jour, et pour les plus petites choses, nous devrons avoir recours au sang de Jésus et nous connaîtrons comme jamais auparavant la voie du brisement, au travers de laquelle Jésus pourra se manifester dans toute sa merveilleuse grâce.
Cependant, plusieurs d'entre nous ont négligé si souvent les avertissements de l'arbitre qu'ils ne les perçoivent plus. Les jours se suivent sans que nous trouvions l'occasion d'être brisés, et sans que nous ressentions le besoin d'être purifiés ; cet état est généralement pire que nous ne le croyons. Il faut désirer ardemment retrouver la communion avec Dieu avant d'accepter de crier à lui pour qu'il nous montre où nous avons besoin du sang de Jésus. Pour commencer, il nous montrera une chose seulement, mais notre obéissance et notre brisement sur ce point constitueront le premier pas vers le réveil en nous.
Faiblesse ou péché ?
Certains se demandent s'il est juste d'appeler péchés des choses telles que le désir de plaire, le repliement sur soi-même, la crainte. « Appelez-les plutôt infirmités, faiblesses ; car les appeler péchés, c'est se placer sous un joug », dit-on parfois. Cependant, c'est le contraire qui est vrai, car, si ces choses ne sont pas des péchés, il nous faudra les supporter toute notre vie, sans pouvoir en être délivrés. Mais, si ce sont effectivement des péchés, alors il existe une source capable de nous en purifier dès l'instant où, les reconnaissant comme tels, nous les plaçons sous le sang de Jésus. Et ce sont bien là des péchés, qui proviennent de notre incrédulité, d'une forme rentrée de l'orgueil, et qui tant de fois ont empêché le Seigneur d'agir en nous et nous ont séparés de Lui.
Cet article est extrait du livre Le chemin du calvaire.