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CheckoutSi la terre n’est pas rendue aux pauvres, la justice restera perdue sur une terre dérobée.
Eberhard Arnold admettait la nécessité de la conversion personnelle, mais il déclarait que l'éthique de Jésus, tout en reconnaissant le pouvoir de l'État, désignait le Royaume de Dieu comme tout à fait différent. Le chrétien prend constamment une position corrective à l'intérieur de l'État, provoquant un réveil de la conscience et renforçant la volonté de justice. Il doit être le levain, c'est-à-dire un corps étranger dans le sens d'une valeur supérieure. Mais tant que l'État emploie la force, le chrétien doit refuser de coopérer. Il ne peut donc être ni soldat, ni bourreau, ni préfet de police. Nous sommes tenus de témoigner par la parole et par nos actes, que la parole de Dieu est inaliénable. L'exigence est toujours absolue: "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes". Nous nous considérons ici-bas comme un correctif de la norme.
Il fallait donc chercher des chemins nouveaux. Nous répondîmes à un appel de nos amis du "Nouveau Travail", un groupe de socialistes religieux, et à une injonction de retourner à l'Église primitive qui nous parvint de Schlüchtern. Tout d'abord nous organisâmes avec quelques amis une conférence pendant les journées de Pentecôte à Schlüchtern. Environ 200 personnes, jeunes pour la plupart, vinrent de toutes les régions de l'Allemagne, avec le désir ardent de trouver une réponse à la question brûlante: "que devons-nous faire?" Comment trouver la véritable humanité, la vraie liberté, une vie de réel dévouement? Influencés par ce que nous avions vu au Habertshof, une colonie de la Jeunesse libre allemande (Freideutsche Jugend), nous eûmes la certitude que notre voie devait être celle d'une vie en communauté fraternelle. Nous le savions bien: la propriété privée est une des causes néfastes de la guerre, et en général de la vie erronée des hommes.