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CheckoutHenri Roser, sentinelle postée sur la muraille, est à l'affût des dangers qui pourraient — ou qui vont survenir...
Sélectionner parmi les écrits d'Henri Roser, parus dans les Cahiers de la Réconciliation — bulletin du Mouvement International de la Réconciliation — entre 1927 et 1980, s'avère être une tâche difficile, mais gratifiante à bien des égards.
Difficile, parce qu'un choix ne se fait jamais sans risque : pourquoi retenir ces textes-ci et pas ceux-là ?
Gratifiante, parce qu'au fil des pages, le recenseur — et ce sera le cas du lecteur — se trouve soudainement en présence d'une pensée si riche, si élaborée qu'il voit bien que le style n'a pratiquement pas d'égal.
Et puis, derrière les mots, il y a l'homme, avec ses convictions, ses interrogations, avec ses prises de position exemptes de tout compromis. Et là, chacun reconnaît que le propos en forme d'écriture véhicule un langage de prophète ; un langage qu'il reçoit comme une parole d'homme de Dieu.
Henri Roser, sentinelle postée sur la muraille, est à l'affût des dangers qui pourraient — ou qui vont survenir — mais il est en même temps porteur de cette invincible espérance dont fait état le prophète Jérémie : « Il y a de l'espérance pour ton avenir » (31.17).
Alors ne soyons pas étonnés, au fil de la lecture, si les événements qui ont marqué l'Histoire : ceux d'avant, ceux pendant et ceux d'après la Seconde Guerre mondiale reviennent comme un leitmotiv dans les écrits d'Henri Roser : conflit italo-éthiopien, guerre d'Espagne, montée du nazisme, guerres coloniales françaises, bombe atomique, commerce des armes.
C'est toute l'originalité, pour ne pas dire le « génie », d'Henri Roser que d'en faire une analyse pour ensuite y répondre en forme de proclamation concrètement assumée ; en s'opposant à l'injustice, en dénonçant le recours à la force armée ainsi que le pouvoir de tout appareil militaire quel qu'il soit.
Tout cela est si vrai que ceux de ses amis qui, à l'époque, comptaient sur la pertinence de son jugement se prennent à dire aujourd'hui, face aux iniquités de notre temps : « Mais qu'est-ce qu'écrirait Henri Roser ? ». C'est ainsi que ce qu'il proclamait dans le brouhaha de son époque n'a rien perdu de son actualité. Tant il est vrai que la prédication en actes de la non-violence évangélique, que nous avons reçue de lui, demeure force de changement pour la société : de médiation, de régénération et de transformation des cœurs. Sous le signe de la grande promesse du Royaume de Dieu dont Jésus-Christ crucifié et ressuscité est le messager.