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CheckoutQuand je pense aux paroles de Jésus, « ... c'est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne », je me souviens combien souvent ces versets furent lus aux enterrements, et qu'ils ne me faisaient aucune impression.
J'ai grandi dans un quartier protégé et solitaire, et je suis devenue une personne critique et pieuse. Je voulais être quelqu'un d'important, un écrivain fameux, peut-être, et je travaillais dur pour acquérir quelque distinction, au collège. Je désirais être populaire, cependant je jugeai les autres. J'étais idéaliste à propos du pacifisme, mais tellement bourgeoise et aveugle envers l'injustice sociale et la politique du pouvoir, de la force.
J'ai passé les années de guerre comme institutrice à New York, tandis que Paul, mon mari, était en mer. Après la guerre, nous avons commencé à nous réveiller, et à voir la réalité de la vie autour de nous. Paul avait vu la destruction terrible des cités bombardées en Europe ; J'avais, moi-même, trébuché sur les ivrognes dans la rue, et j'avais gardé des enfants, qui ne jouaient jamais sur le gazon. Nous pensions aider une alcoolique en la menant dans notre famille, mais elle a volé notre argent qui était réservé pour les courses.
Nous nous sommes offerts à la mission de notre Église, et nous fûmes envoyés en Afrique. Bien que nous quittions la mission plus tard, nous participions de plus en plus aux activités ecclésiales. Mais nous n'avons jamais trouvé le rapport de cœur à cœur que nous recherchions, à cause des propos superficiels et du commérage. Nous voulions vivre une vie, suivant Jésus tous les jours, non pas seulement le dimanche.
Plus tard, attirés par l'idéal de la fraternité, nous avons commencé à examiner des questions qui ne nous avaient pas été problématiques, auparavant : le matérialisme, la propriété privée, les causes de la guerre. En 1960, nous sommes devenus membres à part entier d’une communauté intentionnelle chrétienne... Abandonner la maison, l'automobile et mettre nos biens en commun, cela fut facile ; nous avons bien compris cela. Mais, notre dogmatisme, nos nombreux principes, notre propre jugement ; notre autoritarisme, d'être si sûrs de nous-même que cela gêne les autres – cela fut plus difficile. Longtemps je combattais d’avoir à agir en suivant les règlements, au lieu d'être guidé par l'esprit, d'être bien gentil, quand ce qu'il fallait c'était d'être franc et honnête.
Naturellement, il y a eu autant de joie que de lutte, et la fidélité de Dieu, pendant toutes ces années, pour nous juger et nous pardonner, et nous offrir la possibilité d'un nouveau commencement. Je n’aime toujours pas avoir tort – personne n'aime ça – mais j'ai reçu une telle grâce, un tel amour, dans le jugement de Dieu. Dans la vieillesse, il n'y a pas le temps de se relâcher. Il y a encore tellement à apprendre, tellement à faire...
Il y en a qui remercient Dieu d’être Ses enfants. Je n'en suis pas si sûre. Suis-je vraiment prête à mourir ? Certainement, je ne vis pas avec sérénité, comme il en est le cas dans la chanson : « ô rivière, je te prie, donne-moi ta paix... » Il y a une sorte d'impatience, de désir, en moi-même. Je pense que nous faisons tous partie de la création gémissante, dont parle la Lettre aux Romains, chapitre 8. Si je me considère, moi-même, je commence à trembler, mais si je pense à la fidélité de Dieu, au travers de ma vie – ma confiance et ma paix me reviennent.
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lotha jules
Dieu soit loué