Peter Riedemann (1506–1556) fut l'un des responsables spirituels de l’anabaptisme primitif. Il écrivit en 1542 une défense de sa foi destinée à Philippe de Hesse, un prince qui le gardait prisonnier. En voici un extrait :
La communauté des biens s'applique autant aux dons spirituels qu'aux dons matériels. Tous les dons de Dieu, qu’il s’agisse des dons spirituels ou des dons temporels, sont accordés à l’homme, non pas afin qu’il les garde seulement pour lui-même, mais aussi en faveur des autres. Il résulte que la communion des saints existe visiblement non seulement dans les choses spirituelles mais aussi dans les choses temporelles. Paul estime qu’il ne faut pas que l’un possède en abondance quand l’autre est dans le besoin, mais qu’il faille établir l’égalité (2 Co 8:7–15)...
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On le constate aussi dans la création. Aujourd’hui encore elle porte témoignage que Dieu, au commencement, n’a pas ordonné à l’Homme de garder quoi que ce soit pour lui-même, mais de tout avoir en commun (Gn 1:26–29).
Mais l’homme s’est approprié ce qu’il devait laisser de côté, et il a laissé de côté ce dont il devait se préoccuper (Gn 3:2-12). Il s’est laissé attirer par les biens pour se les approprier. Il en a accumulé de plus en plus au point de s’endurcir. Jusqu’à ce que, en amassant et en s’appropriant ainsi la création, il se soit tellement détourné de Dieu qu’il en a oublié le Créateur (Rm 1:18–25).
Source : Peter Riedemann, Doctrine et vie des anabaptistes houttériens, Excelsis, 2007, pp. 119-120.
Traduit de l'anglais par François Caudwell