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CheckoutDisons que c’est comme de la caféine pour l’esprit.
Noblement asservi à la loi de l'unité, notre esprit, qu'il s'en rende compte ou non, cherchera inévitablement un centre auquel il puisse rapporter son existence morale ; et faute de le prendre où Dieu l'a mis, dans la personne de son Fils, il le prendra dans quelque autre objet choisi d'après sa personnalité propre : tantôt dans un dogme, tantôt dans un précepte, tantôt peut-être, que sais-je ? dans un article plus individuel encore, et moins capital en proportion. Mais faisons l'hypothèse la plus favorable : que ce centre moral ne soit pris que dans un côté vital, essentiel de l'Évangile. Même alors, ce point spécial et privilégié absorbant nos regards au préjudice du reste, nous porterons dans notre domaine spirituel une perturbation semblable à celle que portaient dans le monde physique ces astronomes anciens qui donnaient leur habitation pour centre à tout le mouvement céleste. Au fond, chacun se fait toujours son Christ ; si ce n'est le véritable, c'en sera un autre, et l'équilibre sera rompu ; ce précieux équilibre, si merveilleusement gardé dans les Écritures, et sans lequel la piété la plus sincère ne sera pas exempte d'un certain air étroit ou exclusif.