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CheckoutEn haut de la colline
L'histoire d'un quartier de Medellín et de ses escalators.
par Adriano Cirino
jeudi, le 29 avril 2021
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Il fut un temps contrôlé par des groupes armés agissant hors du contrôle de l’état. Puis il fut assiégé par l'armée dans la plus grande opération militaire urbaine de l'histoire de la Colombie. Aujourd'hui, Las Independencias, un quartier de quatorze mille habitants dans « Comuna 13 », la « treizième commune » de la ville de Medellín, est devenu par ses graffitis une sorte de musée en plein air, auquel on accède par un système d'escalators extérieurs, les seuls au monde à avoir été installés dans un bidonville.
Les graffeurs sont des figures respectées dans le quartier. John Alexander Serna, connu sous le nom de « Chota », est une célébrité locale. En ce matin de février, le voilà qui sort de Graffilandia, le café-galerie construit sous sa maison, entre les troisième et quatrième montées du système d’escaliers mécaniques. Devant sa fresque murale Operación Orión, il est immédiatement accosté par l'un des guides locaux accompagnant un groupe de touristes dans un graffitour du quartier.
« On a de la chance aujourd'hui ! annonce le guide. Chota est l'un des artistes les plus influents de Comuna 13 ».
Les gringos lui demandent des selfies. Chota s’exécute avec grâce pendant quelques instants, puis se hâte à travers la foule vers les escaliers mécaniques descendant la forte pente. En bas, un autre groupe de touristes attend pour l'observer faire une peinture en direct.
« Avant, mon travail passait inaperçu, dit-il. Maintenant, avec les escalators, nous commençons à être reconnus. Ils garantissent l'accès au quartier et permettent aux gens du quartier d’exposer leur travail aux visiteurs étrangers »”
En observant la fresque de Chota, on voit d’abord le visage d'une femme. Elle verse une larme d’où émergent des pousses vertes. À côté, une main lance une paire de dés sur un pâté de maisons typiques du quartier. Sur le premier dé est écrit « Com. 13 » ; sur le second, « 16.10.2002 ».
Le 16 octobre 2002, à la demande du maire de Medellín, le président colombien de l'époque, Álvaro Uribe a ordonné à l'armée nationale de saisir Comuna 13. Cette opération violente était en gestation depuis des décennies.
Le quartier a une configuration géographique difficile : c’est une colline très escarpée coupée du reste de la ville. La zone a vu un nombre croissant d’agglomérations sans statut officiel et sans forme juridique apparaitre à la fin des années 70. En l’absence de services publics présents sur place, la police n'est pas intervenue. Au cours des quarante années qui suivirent, la croissance de la population a atteint plus de cent trente mille habitants. Tout au long des années 80 et au début des années 90, la Comuna 13 a été un territoire sans gouvernance étatique en proie à des factions rivales, contrôlé principalement par le cartel de cocaïne de Pablo Escobar et par des groupes paramilitaires d'extrême droite tels que Mort Aux Ravisseurs (MAS). L'histoire du district est un écheveau ahurissant d'alliances et d'antagonismes. MAS a été créé pour protéger les membres du cartel et les propriétaires fonciers locaux des groupes insurgés marxistes ayant enlevé les propriétaires terriens contre une rançon et redistribué leurs terres aux paysans.
Après la mort d'Escobar, le rapport de force a basculé en faveur des insurgés – l'Armée de libération nationale (ELN), les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le Commandement armé populaire (CAP). Au tournant du millénaire, toute une génération s'était écoulée sans que l'État ait gouverné la région de façon significative.
Les guérilleros et les gangs se battaient sans cesse – pour le peuple, pour la terre et pour l'avenue San Juan. Traversant la Comuna 13, cette route donne accès à la côte des Caraïbes et au trafic de drogue qu'un port rend possible. Le contrôle de la Comuna est crucial pour le trafic de drogue.
Au cours de cette période, la communauté a vécu (et est morte) au rythme des fusillades et des balles perdues, des assassinats et des attentats à la bombe, des disparitions, des extorsions et du recrutement de mineurs servant de fantassins dans ces guerres incessantes. Dans les années 90, Medellín était connue comme la capitale mondiale du meurtre. La violence atteignit son paroxysme en 2000, lorsque des groupes paramilitaires de droite, les Autodéfenses Unies de Colombie (AUC) s’immiscèrent dans le conflit. Le volume de tirs croisés atteignit son paroxysme. C'est à la Comuna 13 que les meurtres ont été les plus nombreux, avec 357 homicides pour 100 000 habitants en 2002.
Puis l’Etat déclencha l'opération Orion. Près de mille cinq cents hommes en uniforme ont participé à cet effort : des membres de la quatrième brigade de l'armée nationale, de la police métropolitaine et des forces spéciales antiterroristes, ainsi que d'autres organismes. Leur objectif : éradiquer les milices de l'ELN, des FARC et du CAP. Dans une action coordonnée avec les paramilitaires des AUC, l'énorme force publique a encerclé la colline et attaqué à l'aube. La bataille a duré quarante heures et s'est propagée sur six quartiers, dont Las Independencias. Les statistiques officielles ne font état que de quelques morts mais le Centre National de Mémoire Historique, organisme public créé par la loi en 2011, estime que la bataille a fait plus de soixante-dix morts et trois-cents disparus. Il ne fait aucun doute que durant l'opération Orion, les droits de l'homme aient été bafoués par les forces gouvernementales coupables de tortures, de détentions illégales et d’enlèvements.
Concernant ces abus, les victimes du conflit sont toujours en quête de vérité et de justice. L'opération Orion divise encore l’opinion : les milices ont été éliminées et la Comuna 13 a été récupérée par l’État, mais à quel prix ? Certains pensent que la fin ne justifiait pas les moyens. D'autres voient l'opération comme une pilule amère mais nécessaire, un ultime recours ayant en conclusion permis à la communauté de se libérer. Ce qui ne fait aucun doute, c'est que ces journées ont été pivotales. Dans la Comuna 13, il y a un avant et un après l'opération Orion.
Tandis que Chota peint devant les touristes au pied de la colline, sur le belvédère auquel on accède par un escalator depuis la passerelle de Media Ladera, un autre groupe applaudit la performance d'un groupe de jeunes breakdancers. Plus loin, un vendeur de rues propose des souvenirs : « J'ai des T-shirts, des casquettes, différents styles, approchez ! »
Ce vendeur, c’est Víctor Mosquera, un commerçant, rappeur et graffeur, né et élevé à Las Independencias comme Chota. Il y a deux ans, il a installé un stand sur le pont pour y vendre des fruits tropicaux aux touristes toujours plus nombreux. Depuis, son approvisionnement a changé : « Tous mes T-shirts sont personnalisés », dit-il avec fierté. « C’est moi qui les dessine ». Victor Mosquera est lui-même l'une des victimes de l'opération Orion, touché par une balle perdue quand il avait 15 ans. Il se souvient des souffrances endurées, une balle logée dans son bras, caché sous un lit des heures durant avec sa famille, attendant que la fusillade s'arrête pour pouvoir sortir de la maison et se rendre à l'hôpital.
« Cette guerre nous a poussés à écrire, peindre et chanter notre histoire, dit-il. Et cette balle m'a poussé à m’accrocher encore plus fort à la vie »
Les guérilleros furent éliminés – mais deux années durant, les paramilitaires de droite ayant aidé le gouvernement à mener à bien l'opération Orion, furent de facto le gouvernement de la Comuna 13, jugeant et exécutant ou « faisant disparaître » ceux qu'ils considéraient leurs ennemis. En 2003, ces groupes se sont rendus et ont négocié des accords d'amnistie ; l'État a alors pris le contrôle de la ville.
Officiellement tout au moins car il y a des éléments de preuves qu'un groupe dirigé par Don Berna, le successeur d'Escobar, et ayant un double jeu, à la fois paramilitaire et narcotrafiquant, a exercé pendant plusieurs années un lock-out sur la ville. Aujourd’hui encore les gangs sont toujours bien présents et en 2011 et 2012, afin d’asseoir leur pouvoir, ils ont assassiné une douzaine de rappeurs ayant pris la parole contre eux. Le niveau de violence a néanmoins chuté de manière drastique : le nombre d'homicides dans l'ensemble de Medellín a baissé de 80 % entre 1991 et 2014. La ville a finalement commencé à investir dans le quartier, pour rembourser ce que Sergio Fajardo, maire de 2004 à 2007, a nommé la « dette historique » de la ville envers les pauvres de Comuna 13, contractée après des années d'abandon. Le mandat de Fajardo a vu la mise en œuvre d'une série de nouveaux projets de développement urbain.
Les projets pilotes furent initiés dans les Comunas 1 et 2 selon les principes de « l'urbanisme social ». Priorité est donnée à l’intégration des quartiers au reste de la ville. Les investissements publics dans les quartiers les plus isolés et les plus chaotiques portent avant tout sur la création d’infrastructures pour désenclaver ces quartiers, leur faciliter l’accès au centre-ville puis améliorer l’éclairage et autres infrastructures de base.
Les projets des Comunas 1 et 2, achevés en 2007, portèrent sur l'élargissement et l'amélioration des routes, la construction d'écoles publiques, de parcs et l'installation d'un métrocable. En 2006, César Augusto Hernández, ingénieur civil alors directeur général des projets, a pris en charge l'initiative da la Comuna 13 et effectué ses premières visites dans la communauté.
Dans ses consultations préalables, un consensus apparut sur le problème à régler en priorité : les ordures qui, en l'absence d'un système d'élimination fiable, s’étaient accumulées partout. Hernández conçut un système sophistiqué avec des poulies, des toboggans et des canalisations pour transporter les ordures en bas de la colline. « Une fois en place le système de collecte des ordures, peut-on lire dans un des documents, nous avons alors réfléchi à un système permettant aux gens de monter et descendre la colline. »
En effet, de nombreux habitants de la Comuna 13, incapables d’affronter les pentes abruptes de la zone, étaient limités aux rues adjacentes à leur logement. Les femmes enceintes, les personnes âgées, celles à mobilité réduite étaient les plus touchées, mais même les personnes vigoureuses et les jeunes avaient de la difficulté à monter et descendre quotidiennement la colline à travers le labyrinthe de maisons. Les habitants étaient également coupés du reste de la ville, privés de ses possibilités d'emploi et des services publics. Ceux qui vivaient au sommet de la colline et qui travaillaient dans le centre-ville devaient en fin de journée monter l'équivalent de vingt-huit étages d'escaliers mal entretenus.
Face à cela, Hernández eut une idée à priori insolite : pourquoi ne pas installer des escaliers mécaniques sur le flanc de la colline ?
En 2008, le nouveau maire, Alonso Salazar, se laissa convaincre par les arguments de l'ingénieur. « Je lui ai montré une carte de la ville, se rappelle Hernández, et les tracés des escalators qui allaient libérer les ghettos. Je lui ai dit que n'importe quel maire pouvait construire des écoles, des hôpitaux ou des parcs, mais que lui pouvait faire quelque chose de radicalement nouveau : reconstruire le tissu social…donner à la communauté un projet qui leur fasse ressentir quelque chose qu’ils n’avaient peut-être jamais ressenti auparavant : la fierté. »
En 2010, des appels d'offres n 2010, des appels d'offres furent émis pour l'installation des escaliers mécaniques. Accompagnés de représentants des communautés, des équipes de topographes, d'ingénieurs civils et d'architectes vinrent sur le terrain pour étudier les solutions possibles : le système d’escalators serait installé à Las Independencias et se raccorderait à d'autres infrastructures – la passerelle urbaine Carrera 109, le Reversadero, le Balcón de la 13 et le pont Media Ladera. L'ensemble formerait un circuit d’interconnexion pour les habitants.
« Il s'agissait avant tout d'un projet de mobilité, explique l'architecte Juan Carlos Ayure. Personne ne pensait que ça deviendrait quelque chose de touristique ». Juan Carlos Ayure a travaillé pour l’entreprise privée de BTP en charge du réaménagement du terrain et de l’installation des escaliers mécaniques. Mais avant le premier coup de pioche, il a fallu avoir l'adhésion de la communauté. L’achat et la démolition de plus d'une trentaine de maisons étaient nécessaires.
Une campagne de sensibilisation fut lancée par la municipalité : une série de réunions publiques et d'assemblées locales furent organisées afin d’informer les habitants sur les avantages, mais aussi sur les risques potentiels du nouveau système. Beaucoup d'habitants du quartier étaient tellement coupés du reste de la ville qu'ils ne savaient même pas ce qu'était un escalator.
« Comment expliquer à ces gens – des gens sans ressources, ne jouissant d’aucun luxe, appartenant aux couches socioéconomiques les plus basses- qu'on va installer des escaliers mécaniques ? Comment les convaincre de nous laisser aller de l’avant ? explique Ayure. Nous les avons emmenés dans des endroits comme les centres commerciaux, pour leur montrer qu'il n'y avait pas de raison d'avoir peur, que les escalators ne les mangeraient pas, ne les avaleraient pas, qu'ils ne tomberaient pas ». Cette participation citoyenne à toutes les étapes du projet était conforme à l’éthique de l’urbanisme social voulu par la ville.
Le projet fut chiffré à quatre millions de dollars et débuta en février 2011. Près de trois cents travailleurs, dont la grande majorité d'entre eux étaient des locaux, furent embauchés. Le critère principal d’embauche était l'absence de casier judiciaire. « Quand nous sommes allés là-bas pour initier les embauches, ce fut de la folie, se souvient Ayure. Les voyous locaux se battaient, il y avait des fusillades en plein jour – en argot on dit "piñata". Je recevais des appels : "Patron, on a une piñata !" On a dû installer une sirène. On a dit aux ouvriers : "Écoutez les gars, quand vous entendez la sirène, jetez tout par terre et rentrez chez vous" ».
Dans un travail ponctué par ces interruptions, les équipes élargirent et pavèrent les chemins, étendirent les réseaux d'eau et d’assainissement, les réseaux électriques, construisirent deux nouveaux bâtiments publics, des murs de soutènement et créèrent des espaces verts. Puis il y eut l'installation des escaliers mécaniques.
Transporter les éléments de ce système de transport (six doubles étages d'escaliers mécaniques de huit à quatorze tonnes chacun) jusqu’au sommet de la colline fut un travail herculéen. D’autres difficultés nécessitant une approche nuancée survinrent : « Nous sommes venus ici avec un avant-projet, dit Ayure, mais dans un bidonville comme celui-ci, une nouvelle cabane ou une nouvelle ruelle fait son apparition chaque semaine. Le projet sur le papier est une chose, la réalité du terrain en est une autre. Une fois le travail commencé, il a fallu trouver des réponses à toutes ces questions ».
Le 25 décembre 2011, dix mois après le début des travaux, les citoyens de Las Independencias ont inauguré leurs escaliers mécaniques. Simultanément, la ville a invité des artistes du quartier à dessiner des graffitis sur les façades des maisons. L'atmosphère était festive, non seulement parce que c'était Noël mais aussi parce que ces escaliers mécaniques rendaient réellement leur liberté de circulation aux habitants.
En 2013, lors d'un concours organisé par Citigroup, le Wall Street Journal et l'Urban Land Institute, Medellín a été nommée « la ville la plus innovante du monde ». Depuis, le tourisme a explosé. Les visiteurs viennent des quatre coins du monde, attirés dorénavant par autre chose que le narcotourisme et le tourisme sexuel – qui certes persistent encore. La nouvelle attraction est la Comuna 13 et les possibilités de transformation de l'urbanisme social. Selon les données gouvernementales, les escaliers mécaniques de la Comuna 13 ont accueilli environ cent soixante-dix mille touristes en 2018, dont 70 % d'étrangers. Et la tendance est à la hausse : janvier 2019 a vu près de quarante-mille visiteurs.
Tout cela a transformé le quartier. Le problème universel de l'embourgeoisement est apparu : alors que certains résidents se félicitent de l'augmentation de la valeur de leur maison, d'autres se plaignent de la hausse des prix et du coût de la vie.
Aujourd'hui, Las Independencias est une communauté dans laquelle le local et le cosmopolite s'entrecroisent, se heurtent et fusionnent. En témoigne les noms, empruntés à un jargon international, des attractions, des groupes artistiques et des établissements locaux : Graffitour, Black & White, Coffee Shop Com. 13.
Dans ce quartier, les murs jadis parsemés de balles ont été métamorphosés par les artistes en enluminures et manuscrits : ce sont les pages de leur propre histoire récente, rayonnantes de beauté et de mémoire. Les maisons quant à elles, abritent une variété de plus en plus grande de commerces – salons de coiffure, épiceries, magasins de vêtements et de souvenirs, bars et galeries.
Le système d'escaliers mécaniques fonctionne seize heures par jour et est exploité par une entreprise publique. Un matin de février, entre les deuxièmes et troisièmes montées d’escaliers, Juan Carlos Zapata Holguín, vêtu d'une combinaison jaune et de lunettes noires, tient un nettoyeur à haute pression. « Aujourd'hui, nous nettoyons les escaliers mécaniques et les zones communes », dit-il. Il est l'un des quinze « responsables de l'éducation », les opérateurs des escaliers mécaniques assurant leur propreté et bon état de marche. Il travaille consciencieusement, coupant occasionnellement son jet d’eau pour laisser passer le flux incessant de gens montant et descendant les escalators.
À un moment donné, il se précipite vers le haut du deuxième escalier pour empêcher une femme de trébucher. « Ils ont l'air inoffensifs, mais ces escaliers sont dangereux », dit-il. Sa tâche principale est d'assurer la sécurité des utilisateurs et d'aider ceux qui en ont besoin.
Les touristes sont eux aussi une forme de danger. Le manque d'intimité, peut-être, peut créer des tensions : « Les touristes viennent prendre des photos mais la vue est bloquée par les vêtements des résidents suspendus pour sécher ! observe Holguín. Ou encore quand les gens du coin sortent en pyjama le matin pour acheter du pain…c'est gênant... parce que soudain, un touriste prend des photos... Ils se plaignent mais au fond ils sont contents : les affaires vont bien ».
Son collègue, David Andres Zapata, a grandi sous le règne des guérilleros et des paramilitaires et a été témoin de l'opération Orion quand il était enfant. Avant de s'occuper de l'entretien et de la sécurité des escaliers mécaniques, il a participé à leur installation. Pour lui, le changement apporté par les escaliers mécaniques est très positif. Malgré le grand nombre de touristes, il ne se sent pas envahi : « Dans d’autres communautés, il y aurait un sentiment d’exaspération. On se dirait "Pourquoi je ne peux pas marcher tranquillement dans mon quartier ?" Mais pas à Las Independencias ; pas ici .»
Par leur art, par les histoires qu'ils se racontent entre eux et à ceux qui les visitent, la douleur de leur histoire se transforme en un sentiment d'appartenance. Les citoyens de Comuna 13 savent ce qu'ils ont souffert, savent ce à quoi ils ont survécu et savent qui ils sont.
Traduit de l'anglais par Pierre Kehoe.