Subtotal: $
CheckoutL’article suivant:
Explore Other Articles:
Question: Pourriez-vous dissiper mes doutes quant à la raison pour laquelle Dieu ne répond pas aux prières des parents pour leurs enfants : les prières pour leur salut, pour leur communion avec Lui, et non les prières pour leur bonheur terrestre ou leur succès ?
Réponse : On m'a déjà posé ce type de question ; et je vais maintenant apporter une réponse générale qui ne touche pas à cette seule question. Tout d'abord, si on prie de la bonne manière, l'idée selon laquelle on ne serait pas exaucé n'est que rarement, pour ne pas dire jamais vraiment fondée. En effet, ne pas constater immédiatement un exaucement à notre prière ne prouve pas que Dieu n'exauce pas.
Ainsi, certaines mamans prient pour que leur fils aille plus assidûment à l'église, qu'il participe à la méditation familiale, qu'il s'intéresse à ce qui touche à la foi chrétienne. Elles ne devraient cependant pas penser que ce souhait va se réaliser tout de suite. Il faut peut-être attendre longtemps avant que le fruit d'une intercession ne se manifeste, et pourtant, le Seigneur y travaille déjà dans le secret. De plus, on ne reçoit pas de réponse immédiate à la prière pour le salut de l'âme des enfants comme c'est parfois le cas lorsqu'on prie pour être libéré d'un danger ou d'une maladie. Car dans ce cas, seul le Seigneur doit faire quelque-chose pour lui-même, sans la participation de la personne concernée. Tout dépend de lui. Mais pour convertir un être humain et travailler à son salut, la volonté de Dieu seule ne suffit pas ; il faut aussi que celui ou celle qui doit être transformé coopère.
l'on atteint davantage par la prière si on la porte silencieusement dans son cœur plutôt qu'en multipliant des paroles.
Il ne s'agit pas d'une machine que l'on pourrait tourner et retourner à volonté, mais d'un être doté d'un libre arbitre, et qui a donc le droit de dire : « Je ne veux pas ». Dieu ne veut pas faire usage de violence. Mais moins l'être humain est motivé, plus il a besoin que Dieu le prépare jusqu'à ce que sa volonté puisse s'unir à celle de Dieu. Les gens sont souvent retenus prisonniers par des liens, des pulsions, des passions de tous ordres, et par les forces de l'ombre. Il faut détacher ces liens progressivement jusqu'à ce que seule l'influence de Dieu puisse toucher l'être humain. Cela prend du temps.
Depuis toujours, la personne a été immunisée contre ce qui est chrétien et est enfermée dans son incrédulité. Et cela prend beaucoup de temps jusqu'à ce que son esprit soit libéré de ce qui l'enferme dans l'incrédulité. Dieu doit travailler beaucoup avant que nous puissions voir le fruit de son travail. Mais toute mère qui prie peut croire avec confiance que le Seigneur se mettra à l'œuvre dès que la demande lui sera présentée de la bonne manière ; et elle doit se montrer patiente jusqu'à ce que cela se manifeste. Des années peuvent s'écouler avant que les travaux préliminaires ne soient achevés. Parfois aussi, des tribulations sont nécessaires ; et si jamais rien ne se manifestait pendant la vie, l'exaucement peut encore avoir lieu sur le lit de mort. Nous ne devons considérer nul être humain comme perdu si nous avons prié pour lui sans relâche, sincèrement et avec amour.
Cependant, il se peut que l'absence d'exaucement de la prière soit dû à l'attitude de la personne qui prie. Certains sont satisfaits si leurs proches manifestent une apparence de civilité et de respectabilité et pratiquent un christianisme de pure forme ; et ils ne prient pour eux que si ce n'est pas le cas. Ils n'ont pas toujours à l'esprit ce qu'il y a de plus élevé, souvent parce qu'ils ne sont pas eux-mêmes assez spirituels, pas vraiment en communion avec le Seigneur. Quel paradoxe : ils prient pour le devenir de leurs enfants alors qu'eux-mêmes manquent de tout ce qu'il faut pour être juste devant Dieu. Cependant, même de telles requêtes ne sont pas vaines devant Dieu. Il se réjouit que nous nous approchions de lui pour lui adresser nos demandes. Même les prières et les intercessions maladroites peuvent contribuer au salut de quelqu'un. Celui-ci n'adviendrait peut-être pas si personne ne priait. Mais pour que l'exaucement soit vraiment là, il faut beaucoup de temps et d'évènements.
Enfin, je voudrais dire que l'on atteint davantage par la prière si on la porte silencieusement dans son cœur plutôt qu'en multipliant des paroles. C'est comme si on voulait arracher la réponse à Dieu, si on voulait accélérer le cours normal des choses. On se donne beaucoup de mal sans résultat. Les prières les plus efficaces pour les proches, lorsque nous nous plaçons vraiment devant Dieu, sont faites des ingrédients suivants : être vigilant en toute chose vis-à-vis de soi-même, marcher avec le Seigneur, être aussi à l'écoute de ceux et celles pour qui l'on prie, afin de ne pas faire plus de mal que de bien par négligence, par imprudence, par dureté, par condescendance sans véritable amitié et sans miséricorde. Peut-être que viendra le temps où l'Esprit de Dieu pourra agir plus vite et plus pleinement que cela ne semble être le cas pour l'instant. Il interviendra plus personnellement. Sinon, puisse-t-il consoler ceux et celles dont l'âme est attristée au sujet de leurs proches et les remplir de patience et de foi ! Le Seigneur fait concourir toute chose au salut de ceux qui lui sont recommandés.
Source: Johann Christoph Blumhardt, Besprechung wichtiger Glaubensfragen aus der Seelsorge hervorgegangen (Karlsruhe: Evangelischer Schriftenverein für Baden, 1888. Traduit de l'allemand par Marie-Noëlle von der Recke.